Écriture blanche

« (…) Eloge de l’immaculé et du vide, les créations de Myoung Nam Kim en appellent à une économie de moyens d’une radicalité absolue. Ce que l’artiste met à nu à l’aide d’une pointe métallique sèche n’est pas tant ni le support papier employé, ni la toile qu’il recouvre, mais le geste même de l’artiste et les traces de l’outil.Lire la suite

« (…) Eloge de l’immaculé et du vide, les créations de Myoung Nam Kim en appellent à une économie de moyens d’une radicalité absolue. Ce que l’artiste met à nu à l’aide d’une pointe métallique sèche n’est pas tant ni le support papier employé, ni la toile qu’il recouvre, mais le geste même de l’artiste et les traces de l’outil. Comme il en est de ces silex d’un autre âge qui en disent tant d’une présence mémorable, pleinement active. L’art de KIM Myoung Nam est requis par l’idée de traversée. Il instruit les termes d’une singulière esthétique du lambeau qui, paradoxalement, assure le champ des arts plastiques d’une prospective nouvelle au regard de la notion de limite. Tout est ici question de mesure, tout s’y joue dans un entredeux, tout relève d’un parfait équilibre. Entre ordre et chaos. Entre hasard et contrôle. Entre opacité et l’opalescence.

Par-delà toute considération matérielle de fabrication et les différents protocoles de travail mis en oeuvre par l’artiste, l’oeuvre blanche de KIM Myoung Nam est forte de tout un jeu de lignes et de ponctuations aux allures d’une écriture muette qui procède des soulèvements du papier structurant le plan de l’image, le rythmant et le scandant pour désigner comme la forme d’un paysage. Un paysage mental, immaculé et silencieux, qui met en échec la logorrhée iconique de notre époque et nous invite à une forme de méditation rare ouvrant sur un ailleurs innommable où « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », comme le chantait le poète . »

P.Piguet

Replier

Gravures