Ombres doubles

Cette exposition personnelle de Ghislaine Vappereau, ombres doubles, la quatrième à la Galerie Jacques Levy reprend cette question de la perception du réel.

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Cette exposition personnelle de Ghislaine Vappereau, ombres doubles, la quatrième à la Galerie Jacques Levy reprend cette question de la perception du réel.

Cette exposition réactualise une installation le poêle de Descartes, présentée en 2009 dans le cadre de la Biennale de la marionnette à Paris, au Musée de Soissons en 2010, au Musée de Picardie en 2011 et à l'ESAD d'Amiens en 2013 ; cette pièce est mise en perspective avec des sculptures récentes.

Le titre de l’œuvre « le poêle de Descartes », évoque les conditions dans lesquelles le philosophe a mené cet exercice du doute. Ce dispositif, installation de quatre sculptures en textile animée par neuf moteurs, fait cohabiter une pratique modeste celle de la marionnette, rappelle la technique plus élaborée des automates pour se développer selon une programmation pilotée depuis un ordinateur. Ce dispositif développe depuis des techniques anciennes jusqu'à des technologies actuelles une magie de l'animation, de la vision animée perçue en direct, sans écran, par le déplacement de sculptures en textile rythmées en mesure. Tout mouvement exerce une fascination et nous entraine à projeter une narration. En effet, deux couples de sculpture textile, une forme et son « double »  se dressent, se défient, s'affrontent pour retomber. Cette situation, défiance, bataille, séduction est accentuée par la qualité des mouvements et des couleurs - sagesse engoncée ou élégance expressive des tissus. Des interprétations se proposent spontanément, formes anthropomorphes, zoomorphes, mais tout porte à confusion, dans un mouvement perpétuel comme une apparition et disparition d'un ballet de guenilles.

Des sculptures frontales et des collages récents évoquent dans des formes fixes des états d'incertitude de la vision. Ces pièces développent ce dialogue entre le réel, ici des chaises et leur ombre dans une forme arrêtée, induisant un suspens dans le mouvement délié du temps, dans la projection mouvante de l'ombre.

Empruntant la couleur au stratifié, la présence matérielle à des éléments de mobilier qui connote une référence au réel, les sculptures frontales décomposent sur le plan du mur une mise à plat, se doublant d'une ombre - précipité de sa forme - accusant le doute qu'entraine la vision.

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